Le béhaviorisme n’a jamais rencontré en France (qui partage cette étrange exception avec l’Argentine, l’autre pays où la psychanalyse jouit d’une position dominante sans précédents: on peut dire que la France et l’Argentine sont à la psychanalyse ce que la Corée du Nord et Cuba sont au communisme…)l’audience dont il bénéficie dans la plupart des pays. Nous avons essayé d’analyser un certain nombre de facteurs responsables de cette situation particulière dans un article déjà ancien (Freixa i Baqué, 1985) et nous n’allons donc pas y revenir ici. Mais, outre les déterminants historiques, culturels et idéologiques avancées dans l’article cité, il nous semble que l’une des raisons principales de ce « rendez-vous manqué » (cf. Caru, 1997) réside dans une longue série de malentendus, malentendus qui s’alimentent, dans un cercle vicieux fatal, de la méconnaissance des positions béhavioristes. En d’autres termes : une fausse idée du béhaviorisme qui le rend inacceptable nous empêche de mieux le connaître et, donc, de nous débarrasser des fausses idées à son égard. Un tel cercle vicieux tend donc à perpétuer cette situation, au point que, de nos jours, se proclamer (s’avouer conviendrait mieux, tellement on vous fait sentir un sentiment de faute, de culpabilité, de honte…) béhavioriste paraît totalement insensé, résolument anachronique, décidément impensable, définitivement rédhibitoire. En effet : comment peut-on être béhavioriste (ou persan) aujourd’hui ?
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