Bon, je sais : je romps à nouveau mes bonnes résolutions de ne plus descendre dans l’arène.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire (à croire qu’ils sont pour le jour insécuritaire) organise un rassemblement le 1er novembre prochain (sûrement pour invoquer la protection de tous les saints).
Nous avons déjà eu l’occasion de parler de ce collectif de choc (voir ICI). J’avais décidé de ne plus réagir à leurs constantes provocations. Mais l’annonce de ce rassemblement a eu l’effet d’une piqûre de rappel et je me suis dit que je n’avais peut-être pas eu raison de ne pas réagir à leur texte du 18 juillet dernier. Faut pas pousser ! Dans leur haine des recommandations de la Haute Autorité de la Santé (HAS), qui sont explicitement défavorables à leurs croyances, leurs positionnements et leurs pratiques, ils ont été jusqu’à comparer cette instance à Adolf Eichmann, grand criminel de guerre nazi jugé à Jérusalem à propos duquel la philosophe Hannah Arendt publia en 1963 un ouvrage intitulé : Eichmann in Jerusalem : a Repport on the Banality of Evil.
Voici la citation exacte : Nous faudra-t-il rédiger dans la suite du « Eichmann, un procès à Jérusalem » un « l'HAS, un procès à Orly » ?
Nous sommes plusieurs à être outrés de ce rapprochement et à nous demander si cette comparaison ne relève-t-elle pas de la justice. En effet, n'est-ce pas un délit de comparer Eichmann et la HAS ? Faut-il se mettre à 39 pour pondre une telle logomachie délirante ?
Et si ma qualification de « logomachie délirante » vous semble exagérée, je vous invite (je vous assure que ça vaut la peine) à lire (soyez patients, leur site est long à répondre: faut croire qu'il est très encombré de visiteurs...) leur texte in extenso, dont je vous livre un autre extrait révélateur du niveau de leur « argumentaire » :
La gestiocratie a été promue aux commandes, elle s’avance sans retenue parée de la monstruosité des experts en gestion humaine, notre vie serait prescrite, encadrée, évaluée, bref comportementalisée.
Depuis un peu plus d’un an, l’assurance de la non-alternance a libéré les contrôleurs du désir humain, les petits jouisseurs de la destruction de la vie et des rêves des hommes. Le petit nombre impliqué dans les pratiques, pas plus nombreux que ceux qui s’étaient battus contre la monstruosité asilaire, que ce soit dans le public ou dans le privé, avait non sans quelques difficultés, pu depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, dans la suite du Conseil national de la résistance, construire leurs alternatives.
Extrême importance de cette possibilité qui empêchait la grande masse de s’endormir trop tranquillement dans ses routines aliénantes.
Depuis un peu plus d'un an, la haine encore retenue par la lâcheté de la servilité des officiants textuels, s'est sentie autorisée à coloniser tout ce qui s'était construit au nom d'une profonde implication envers l'accueil de la différence et plus largement contre tout ce qui échappait au moule d'une science et d'une morale d’État. La collusion entre les restrictions budgétaires et les recommandations de l'HAS, dans ce contexte de déficit démocratique revendiqué, donne toute son ampleur aux passages à l'acte de la horde des bureaucrates qui nous dicte nos conduites humaines.
Le temps de la promotion des médiocres, des jalousies, des rancœurs bat son plein, les techniciens de l'évaluation, de la recommandation autoritaire, peuvent faire œuvre de normalisation comme cela fut à l'acmé du totalitarisme soviétique.
La haute autorité de santé est le centre organisateur du mouvement des troupes d'occupation qui organisent le contrôle et commencent à imposer ses interdits dans notre territoire des libertés de penser et de faire.
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