La façon dont a été rédigée la première partie du titre de cet article semble induire la réponse: à rien. Le fait d'avouer, dans sa deuxième partie, que l'auteur de ces réflexions est un béhavioriste, renforce davantage cette idée, car tout un chacun sait parfaitement que les béhavioristes, avec leurs théories extravagantes, prétendent s'inscrire systématiquement en faux et cherchent à persuader le reste des mortels que le noir est blanc et vice-versa. Que le lecteur se rassure tout de suite. Le but de ce travail n'est pas d'essayer de démontrer que les prisons ne servent à rien. Bien au contraire, les prisons jouent un rôle très important dans nos sociétés, mais sans doute radicalement différent de celui que l'on leur prête d'habitude. Nous nous efforcerons, dans les pages qui suivent, d'expliquer pourquoi les prisons ne servent pas, en réalité, à ce que l'opinion publique en général et le monde de la justice en particulier (celui-ci étant censé n'être que le reflet ou l'émanation de celle-là) prétendent explicitement ou implicitement, mais à d'autres choses bien différentes et même contradictoires. Nous examinerons donc, dans un premier temps, les différentes raisons traditionnellement invoquées pour justifier la condamnation à une peine de prison (nous ne discuterons donc pas de la prison préventive, en attente de jugement, mais seulement de la prison comme condamnation prononcée par une cour d'assises). Dans un deuxième temps, nous évoquerons quelques solutions alternatives à l'emprisonnement, en rappelant, au passage, que les prisons constituent des véritables fabriques de délinquants.
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Original castellano : Para qué sirven las cárceles? Opiniones de un psicólogo.